Il y a 150 ans, une guerre franco-allemande un peu oubliée…
…à l’écart des deux grandes tragédies mondiales de 14-18 et 39-45.
Le Souvenir français propose un programme complet de commémorations.
Le Souvenir français est une association fondée en 1887 et reconnue d’utilité publique le 1er février 1906 qui a pour vocation d’honorer la mémoire de tous ceux qui sont morts pour la France qu’ils soient Français ou étrangers.
La Guerre de 1870 était réduite à un conflit purement franco-allemand, contrairement aux grands conflits qui l’ont précédée et ceux qui ont suivie.
Est-ce là la raison de ce relatif oubli ?
Cette guerre était liée à l’émergence d’un nouveau concept pour l’unité des Allemands, plus proche de l’idée de Nation à la française, mais aussi à la volonté prussienne d’un Etat fédéral économiquement et politiquement plus cohérent que la Fédération Allemande de 1815 (Deutscher Bund).
Le Deutscher Bund avait pris le relai de l’ancien Saint-Empire dissout en 1806 sous la pression française. La Fédération rassemblait les Villes Libres et les différents Duchés, l’Empereur d’Autriche, le Roi de Prusse, les Rois du Danemark et de la Hollande (respectivement concernés pour leurs possessions allemandes du Holstein et du Luxembourg). Elle constituait une unité fédérale réduite à une impressionnante armée fédérale allemande pouvant mobiliser 300 000 hommes (!) et censée répondre d’abord à la menace française. La Fédération incluait un système juridique commun (le Bundesrecht des Deutschen Bundes), mais elle n’avait pas de compétence étatique réelle au delà de la liaison contractuelle entre Etats souverains.
Déjà affaibli au cours des mouvements révolutionnaires de 1848, le Deutscher Bund a été définitivement brisé à l’issue de la guerre dite » Allemande » (Deutscher Krieg) en 1866, à la bataille de Königgrätz (ou Sadowa, pour les Français).
L’échec de la Fédération Allemande de 1815 repose sur des conceptions très différentes de l’Etat et de la société civile, mais avant tout sur la concurrence exacerbée entre l’Autriche et la Prusse. Un ensemble cohérent, aux yeux des Prussiens et des Villes Libres, ne pouvait exister qu’avec l’exclusion de l’Autriche. Celle-ci, avec ses possessions non-allemandes – des réservoirs de main d’oeuvre à bas coût et de productions agraires importantes – était susceptible de déstabiliser la puissance économique de la Prusse et, plus généralement, d’un ensemble d’Etats allemand entrés dans l’ère industrielle moderne. Vienne, pour sa part, n’a jamais voulu accepter que ses possessions externes aux pays allemands puissent être exclues d’une unification plus avancée des états allemands. Le conflit allemand était inévitable
Bien sûr, la France de Napoléon III, elle non plus, ne pouvait concevoir une union plus avancée des Allemands. Le conflit franco-allemand état programmé avec la défaite de l’Autriche.
Au fond, la Guerre de 1870 est un moment historique franco-allemand paradoxal où, au nom d’un concept commun de Nation nouvelle formule, la France aurait préféré que l’Allemagne n’en fut pas une… Il y a là un travail de mémoire commune qu’il nous faudra probablement approfondir plus avant.[divider][/divider]
A propos de mémoire franco-allemande, la FAFA pour l’Europe propose dans son programme de conférences :
Après les guerres franco-allemandes : Comment conclure ?
Cent ans après la plus meutrière des guerres franco-allemandes, peut-on revisiter autrement, de manière distanciée, ces promenades allemandes en France : Valmy, 1815, 1870, 1914 et 1940 ? Qu’en est-il vraiment de l’éternel penchant guerrier germanique à se mêler des affaires de la France ?… Qu’en est-il de la rivalité franco-allemande passée, y compris avant la Révolu- tion française ? Une tentative de positionner nos rapports conflictuels passés dans une pers- pective plus large – à la fois sociologique et dans l’histoire longue – de nos deux nations initiale- ment soeurs, trop souvent frères ennemis.
Si vous désirez organiser cette conférence dans le cadre de vos événements associatifs (en salle ou en visio-conférence) contactez Hans Herth
- Par téléphone au : 0 148 059 133
- par mail [divider][/divider]
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