Malgré un exceptionnel développement de ses énergies renouvelables, l’Allemagne est en passe de manquer les objectifs qu’elle s’était fixés dans sa transition énergétique lancée en 2011. La note d’analyse publièé par France Stratégie fin août 2018 en détaille les raisons et montre pourquoi les prochaines élections fédérales pourraient être l’occasion de revoir à la baisse les ambitions de l’Energiewende.
Télécharger ici la note d’analyse : Transition énergétique allemande : la fin des ambitions ?
Un tournant énergétique spectaculaire, encore insuffisant
En 2011, à la suite de la catastrophe nucléaire de Fukushima, les autorités allemandes lancent la transition énergétique ou Energiewende, promue au rang de projet de société par le soutien quasi unanime de la population. L’enthousiasme a bientôt franchi le Rhin, au point que ce tournant énergétique est apparu à beaucoup de Français comme le modèle à suivre. L’abandon du nucléaire et des énergies fossiles, leur remplacement par des énergies renouvelables, si possible locales, le développement de la mobilité électrique et l’accession à une économie non émissive en carbone constituaient des buts vertueux qui paraissaient accessibles à relativement court terme et au prix d’un eort financier raisonnable.
Energie renouvelables : objectif 2020 presque atteint, incertitude au-delà
Aujourd’hui l’horizon s’est obscurci. L’Allemagne produit certes un tiers de son électricité grâce aux énergies renouvelables, une performance remarquable qu’elle paye au prix fort, le prix de l’électricité pour les petits consommateurs ayant plus que doublé entre 2000 et 2013. Parallèlement, le pays continue d’avoir largement recours au charbon pour produire son électricité et reste un des pays d’Europe les plus émetteurs en CO2 par habitant. Fermer les centrales au charbon et au lignite est un objectif qui divise la population et met en jeu la sécurité d’approvisionnement du pays. Le développement massif des énergies renouvelables intermittentes a fragilisé l’équilibre du système électrique et impose la construction de milliers de kilomètres de lignes à haute tension, sur fond de forte opposition locale. Une éventuelle électrification du transport plongerait encore davantage dans la crise le secteur automobile, déjà fragilisé par les scandales successifs.[divider][/divider]
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