Ce 29 août 2017, sur C-News, suite au discours d’Emmanuel Macron lors de la conférence des ambassadeurs à Paris, l’émission de Sonia Mabrouk « Les Voix De L’Info » (sur le thème « Terrorisme et migration au cœur de la diplomatie« ) réunissait quatre experts dont l’historienne Hélène Miard-Delacroix, une grande spécialiste de l’Allemagne et fine analyste de l’actualité politique qui lie nos deux pays.
Sollicitée à commenter le point de vue du franco-allemand et européen sur les contenus du discours de la rentrée diplomatique du Président Macron, elle a analysé le jeu de rôle qui s’est installé dans le duo franco-allemand dans le cadre de l’affirmation de l’Europe dans le monde.
Rappelant l’enthousisme que l’élection de Macron a suscité outre-Rhin, elle note que les Européens semblent rassurés par la réaffirmation du rôle de la France. En effet, depuis la fin des années Mitterrand, l’Europe s’inquiétait d’une certaine « mollesse » française, d’un effacement du leadership français et de son moindre rôle de porte parole de l’Europe dans le monde.
Car, non seulement la France reste une des cinq grandes puissances du monde, mais avec le Brexit elle est la seule puissance atomique dans l’UE et cela l’engage à affirmer un leadership utile à l’Europe.
En retour, l’Européen Macron – auquel l’Europe donne les moyens de son discours – invite aussi ses partenaires européens à réinventer l’Europe dans un contexte mondial plus incertain où la montée de nouveaux dangers s’accompagne d’un certain effacement des USA.
Et, bien sûr, la condition sine qua non de cette unité est dans la consistance de la colonne vertébrale franco-allemande, au delà des quelques divergences entre intérêts français et allemands, en particulier face à Europe de l’Est (où l’Allemagne a des intérêts fondamentaux à préserver). Celles-ci ne peuvent perdre du poids dès que – prochainement peut-être – l’Allemagne et la France annonceront un nouveau pas dans le construction européenne.
L’efficacité de ce duo sur la scène internationale dépend aussi d’une bonne repartition des rôles respectifs français et allemand. Ainsi Hélène Miard-Delacroix rappelle que l’Allemagne sait bien – tout comme les autres partenaires européens – que, quand la France parle haut et fort, cela porte plus. Ainsi l’Allemagne s’est toujours positionnée en retrait, au second plan, derrière la parole française, a fortiori depuis qu’Angela Merkel est à la manoeuvre. Au delà de son style, celle-ci sait bien que quand l’Allemagne parle seule, trop fortement et avec trop d’autorité, cela lui est vite reproché.
Ainsi, si la politique de Berlin est capitale en Europe, Paris reste la capitale par où l’Europe s’exprime face au monde.
Voir le débat sur la chaîne C-News (Les invités de Sonia Mabrouk débattent de l’actualité dans #LesVoixDeLInfo)[divider][/divider]