Depuis quelques années la natalité remonte en Allemagne, d’abord imperceptiblement, puis plus nettement. Pas encore de quoi pavoiser, hélas. Comme pratiquement dans tous les pays d’Europe, France comprise, le taux de natalité sera insuffisant pour renouveler la population sans l’apport de l’immigration.
Mais à quoi est dû cette remontée qui semble s’affirmer ? Certes, depuis quelques années la République fédérale améliore l’accueil de la petite enfance et comble une bonne partie de son retard. Mais, nombre de pays qui ne proposent aucune structure d’accueil connaissent des taux de natalité nettement supérieurs. Ce sont généralement des pays bien plus plus pauvres. Le lien entre politique de l’enfance et taux de natalité semble donc n’être qu’une corrélation de phénomènes, ici ou là, dont la signification reste à interpréter et non pas le signe d’un rapport de cause à effet.
L’exemple de la natalité américaine montre à loisir que l’absence d’une politique de natalité n’empêche pas une forte natalité.
Le forte natalité que connaissent les pays pauvres (sans politique sociale) est la même que celle de l’Angleterre ou de l’Allemagne au 19e siècle : la procréation de nombreux rejetons permettait aux familles survivre grâce à la multiplication des salaires dans une même cellule familiale…. comme aux Indes aujourd’hui.
L’appauvrissement occidental – qui touche aussi l’Allemagne – ne nous conduit pas encore à renvoyer nos enfants à l’usine pour additionner les bas salaires dans des familles nombreuses avec 10, 11 ou 12 enfants… loin de là !
Mais cet appauvrissement en annonce un autre. Il se profile déjà à l’horizon : l’abaissement du niveau des retraites. Celui-ci sera d’autant plus fort qu’il y aura moins de jeunes allemands pour payer les cotisations (et l’immigration ne produit pas forcément une situation démographique suffisamment stable).
Face à un avenir de plus en plus incertain pour les futurs retraités – donc ceux qui sont actuellement en âge de procréer – il faut ré-inventer dès maintenant les bases de nouvelles solidarités, par exemple intra-familiales… à condition, bien sûr, qu’il y ait des enfants, condition sine qua non de la faisabilité ces aides solidaires.
Bref, en des temps de plus en plus difficiles, avec un avenir de plus en plus incertain et le pronostic pessimiste sur les futurs montants des retraites, c’est le moment d’assurer !