Aujourd’hui, 3 octobre, les Allemands fêtent leur unité retrouvée … et les Français ? Devront-ils bientôt pleurer leurs classes d’allemand perdues ? Est-ce le début de la fin ? La première langue d’Europe sera-t-elle bientôt bientôt « langue rare » dans l’éducation Nationale ?

Lisez-le communiqué de l’Association pour le Développement de l’Enseignement de l’Allemand en France, Régionale de Lyon, à l’occasion de la fête nationale allemande… sous le signe de la tristesse et de la colère ! Faites suivre, partagez, en particulier en direction de la presse…

Communiqué du 3 octobre 2016

Nous sommes tristes et très en colère en cette journée de fête nationale allemande.

Le compte n’y est pas du tout avec la réforme du collège. Elle fragilise dangereusement l’amitié franco-allemande en supprimant massivement les sections bilangues et toutes les sections européennes, avec une académie de Lyon sinistrée : à l’avenir, si rien n’est entrepris rapidement, il y aura moins d’élèves qui apprendront l’allemand et ceux qui l’apprendront encore auront un moins bon niveau d’allemand ! Les échanges, les stages et les certifications ne seront plus que des souvenirs…

D’après notre enquête auprès des collèges de l’académie de Lyon, en comparant les rentrées 2015 et 2016, c’est – 65 % d’élèves apprenant l’allemand en 6ème à Lyon et – 10 % en 4ème.

Or dans les chiffres de 4ème sont comptés les bilangues apprenant l’allemand depuis la 6ème arrivant en 4ème et les élèves choisissant allemand l’allemand LV2 en 4ème, souvent mélangés dans le même groupe. De la même façon, les élèves de 5ème bilangues ayant commencé en 6ème et les 5ème commençant l’allemand en 5ème sont parfois mélangés…

La situation ne pourra donc qu’empirer aux rentrées suivantes, alors qu’on a déjà perdu 17 % d’élèves apprenant l’allemand de la 6ème à la 4ème dans notre académie !

Et ces élèves n’ont plus que 2.5 heures d’enseignement de LV2 par semaine dès la 5ème alors qu’ils en avaient 3 auparavant… Et que toutes les sections européennes ont été supprimées, qui permettaient aux élèves volontaires d’avoir gratuitement au sein du service public 2 heures supplémentaires par semaine, soit 5 au total : comment en attendre une amélioration du niveau en langues vivantes de nos enfants ?

La ministre a promis 30 000 élèves supplémentaires apprenant l’allemand : où sont-ils ? Elle a parlé de politique ambitieuse des langues : où est-elle ?

La ministre a promis de recruter 515 professeurs d’allemand comme preuve qu’elle développait l’enseignement de l’allemand ? Le rectorat de Lyon reçoit actuellement une vingtaine d’enseignants d’allemand remplaçants pour leur proposer de se reconvertir… alors qu’il avait recours à des personnels non titulaires en 2015 pour faire face à la demande d’enseignement d’allemand !

Et les enseignants titulaires en poste le sont de plus en plus sur 2 voire 3 établissements, mettant en danger l’organisation des voyages, des échanges, des stages et des certifications qu’ils ne pourront plus assurer.

L’intelligence veut qu’on reconnaisse ses erreurs. Il n’est pas trop tard pour revenir sur de mauvaises décisions qui privent notre jeunesse de l’apprentissage de la langue de notre premier partenaire dans tous les domaines, car oui, l’allemand est la langue de loin la plus demandée sur le marché du travail après l’anglais… Peu importe ici l’égo ou la carrière d’une ministre, par ailleurs candidate aux législatives à Villeurbanne, c’est de l’avenir des élèves qui nous sont confiés qu’il s’agit.