Les oeufs de Pâques sont les réminiscences de « vieilleries » païennes mêlées à nos fêtes chrétiennes.
Le monothéisme venu d’Orient et épris de pureté, a chassé les fétiches et nous a libéré des superstitions, nous a transmis un idéal d’universelle égalité et de charitable fraternité. « Liberté, Egalité, Fraternité« ,… Assurément l’Europe a raison de se souvenir de ses racines chrétiennes.
Mais, la rationalité spirituelle des fondamentalistes nous a également imposé la rigueur unitaire. Depuis Constantin, en passant par Clovis et Charlemagne, jusqu’ à la Révolution et ses multiples avatars, le principe d’unité excluait la diversité. Il a sans doute favorisé la tyrannie et engendré le pouvoir des adjudants qui rêvent de nous ordonner en rangs serrés : « Je ne veux voir qu’une tête« .
L’autre fil européen passe par les princes arianistes wisigoths et ostrogoths. Ils réduisirent le pouvoir du centre de l’Empire à sa seule autorité spirituelle et gouvernaient la diversité religieuse dans leurs royaumes. Leurs troupes païennes devaient coexister avec le christianisme, le judaïsme et d’autres paganismes locaux. Ce respect des différences refait surface avec la paix chrétienne d’Augsburg et une gouvernance religieuse nouvelle, fût-ce au prix d’interminables « querelles allemandes ». Comme quoi l’unité ne saurait se passer des juristes et de l’équité pour assurer la liberté fraternelle. « Einigkeit und Recht und Freiheit….Danach lasst uns alle streben, brüderlich mit Herz und Hand !« (*)
Hélas! Malgré les souvenirs laissés par Napoléon, Hitler, Staline,… de nouveaux chantres de l’absolutisme unitaire sont à l’oeuvre aux frontières russo-ukrainiennes.
C’est donc le moment de fêter Pâques avec le souvenir du droit sacré à la diversité. D’antiques pères européens ont relativisé le verbe et laissé vivre le Père Noël et le Lapin de Pâques. Ils avaient admis un peu de paganisme dans nos vie et nos assiettes. A Pâques, nous fêtons donc autant le sacrifice du Christ que la vitalité des lapins… Quelle belle synthèse entre nos racines chrétiennes et nos racines païennes. Unité et diversité, christianisme et paganisme, les deux mamelles de l’Europe, Unie dans la diversité ou In varietate concordia
(*) Premier et troisième vers de l’hymne national de la République fédérale d’Allemagne (littéralement : Unité et Droit et Liberté… Aspirons y tous, fraternellement avec coeur et main)